Monaco s'est forgé un caractère
Dans la guerre pour la deuxième place, il n’y a pas de match facile, et ça va continuer comme ça jusqu’au mois de mai." Après le nul à Marseille (2-2), Leonardo Jardim avait donné le ton de la suite de la saison. Une semaine plus tard, l'entraineur portugais a vu son équipe dompter tous les obstacles – exclusion de Keita Baldé, blessures de Subasic et Falcao – pour arracher trois points précieux face à l'OL (3-2). Les Lyonnais arrivaient pourtant fort de deux succès cette saison contre les Monégasques et d'une série de succès dans les chocs face aux équipes du top 5 depuis la 6e journée (défaite au Parc face au PSG 2-0).
Pour entamer son année 2018, Monaco a eu droit à deux matches par semaine pendant un mois non-stop. Au bout de ce calendrier lourd, le bilan toutes compétitions confondues est relativement positif (5 victoires, 3 nuls et 1 défaite en Coupe de France contre l'OL) mais l'impression d'ensemble n'a pas toujours été convaincante. Le jeu léché de la saison dernière est à ranger aux oubliettes. Place à une équipe monégasque poussée dans ses retranchements mais déterminée à ne rien lâcher dans ses chocs disputés : Falcao a arraché le match nul dans le temps additionnel dans le derby face à  Nice (2-2), Fabinho a égalisé au Vélodrome juste après l'avantage pris par l'OM (2-2) pour faire retomber la folie du Vélodrome et donc Rony Lopes a terrassé Lyon à domicile après une mi-temps en infériorité numérique.
Encore une marge de progression
Ce nouveau caractère peut parfois dépasser les limites. Contre Lyon, Keita Baldé a certainement payé pour avoir montré trop d'envie lorsqu'il s'est fait exclure sur son tacle maladroit. Mais ce nouveau visage a aussi du bon. En début de saison, Leonardo Jardim a souvent rappelé à l'ordre Rony Lopes pour ses largesses au niveau du repli défensif. L'international portugais semble désormais transfiguré au point d'avoir poussé à plusieurs reprises la défense lyonnaise à la faute. La marge de progression existe encore à l'image de Youri Tielemans : le Belge ne semble pas encore avoir trouvé son rythme de croisière dans l'entrejeu (15 matches de L1 dont 9 en tant que titulaire).
Abattu après l'élimination précoce en Ligue des champions, le champion de France en titre ne s'est jamais démobilisé. Cette sortie de route n'est pas une catastrophe industrielle et elle n'a même pas chamboulé l'effectif au bout d'un mercato hivernal finalement calme. Principale attraction du club, Thomas Lemar est resté tandis que l'effectif a été dégraissé en janvier selon les vœux du coach : les départs de Terence Kongolo, Souahilo Méité (prêts) et Guido Carrillo (vendu à  Southampton) répondent à cette logique tandis que l'arrivée du jeune italien Pietro Pellegri (16 ans) reste fidèle à l'ADN du club qui parie sur l'avenir.
Après avoir franchi ce premier gros col de l'année civile, Monaco a montré qu'il pourra regarder dans les yeux ses deux rivaux pour la course à la C1. Son échec européen peut désormais devenir un atout : les Monégasques pourront dérouler avec un match par semaine pendant que Marseille et Lyon vont tenter de prolonger leur parcours en Ligue Europa le plus longtemps possible.
